Henry Mintzberg, professeur controversé de l’Université McGill vient de publier « Managing » où il réitère son plaidoyer envers le gestionnaire ordinaire. C’est en tout cas ce qui ressort, de la lecture, d'un article du Journal Les Affaires sur la question.
Je ne m’en suis jamais caché, j’aime bien le professeur Mintzberg. Ses écrits permettent de faire avancer le management en plus de susciter des débats et des échanges très intéressants.
C’est d’ailleurs mon objectif que d’échanger avec vous sur trois idées avancées par M. Mintzberg lors de son entrevue avec la journaliste du Journal Les Affaires.
Vous trouverez ci-bas, trois citations de Mintzberg sur des éléments centraux du management. Je vous invite à commenter les éléments qui vous interpellent. Plus il y aura de commentaires, plus le débat en sera intéressant!
La première citation porte sur la stratégie. M. Mintzberg fait voler en éclat les préceptes mêmes de la stratégie, tels qu’enseignés actuellement.
Qu’en pensez-vous?
« La théorie en vogue veut que la stratégie s'élabore à partir d'analyse. Or, la stratégie ne relève pas de l'analyse, elle relève de la synthèse. On n'élabore pas une stratégie d'entreprise comme Moïse descendant de la montagne avec les dix commandements. La stratégie est apprise sur le terrain par les gestionnaires d'expérience capables de voir la forêt plutôt que les arbres. Elle peut prendre forme sans être formulée, et elle émerge à la suite de nombreux efforts d'apprentissage informels plutôt que d'être créée à partir d'un processus formel. Ikea est devenue ce qu'elle est lorsqu'un employé a voulu apporter chez lui un meuble en le mettant dans son auto. Il a été obligé de le démonter et s'est dit : pourquoi ne vendrions-nous pas nos meubles démontés? Pour moi, la stratégie se rapproche de l'artisanat plus que de la science. La science vient plus tard, dans l'analyse des données. Mais ces données ne forment pas la stratégie, elles permettent d'en programmer les conséquences. »
La deuxième citation réfère au métier même de gestionnaire.
« Ce métier est trop complexe pour qu'on y excelle. Tous les gestionnaires sont imparfaits. La solution est de les choisir autant en fonction de leurs défauts que de leurs qualités “pour qu'ils puissent bien gérer dans un contexte donné.”»
La troisième citation discute de certains paradoxes liés à la délégation.
« Le gestionnaire étant une banque de données défectueuse, comment peut-il déléguer une tâche à quelqu'un alors qu'il ne peut pas communiquer parfaitement les informations pertinentes à la tâche……Comment rester informé alors que la nature de la gestion est de nous détacher de l'action, de ce que l'on doit gérer ?»
Au plaisir de vous lire et d’échanger sur ces idées.